Le quartier chinois de Québec
J’ai profité de mon récent passage dans le 418 pour photographier le peu qu’il reste du Chinatown de la ville de Québec (deux édifices, pas un de plus, l’autre relique étant bien entendu le restaurant Wok’n’Roll du 761, Boulevard Charest Est, appartenant à la famille Woo).
L’inscription sur la façade de ce bâtiment de la rue Saint-Vallier est des plus étonnantes. On peut y lire Chinese Nationalist Party of Canada alors qu’un autre mot complètement à droite est effacé au point d’être illisible. S’agirait-il d’un ancien bureau de la branche canadienne du Kuomintang, ce légendaire parti fondé par Sun Yat-Sen en 1912 et ayant gouverné l’île de Taïwan jusqu’en 2000? Kuomintang s’écrit 中國國民黨 en chinois traditionnel, et 中国国民党 en chinois simplifié. Si vous lisez le panneau de droite à gauche, cela semble concorder. (N.B. : Si vous en savez plus là-dessus, vous pouvez commenter cet article. Pour voir les caractères chinois, il faut activer la prise en charge des caractères asiatiques dans votre OS).
Il y a des quartiers chinois plus impressionnants que ça au Belize, en Guyane, et même à La Havane; or voici tout ce que Québec a su conserver... Heureusement que Robert Lepage en a parlé dans sa Trilogie des Dragons, sinon on ne se douterait même pas que c’est là!
Malgré ce que certains en disent, la ville de Québec n’est pas si homogène que ce que l’on pourrait croire. En réalité, les communautés culturelles d’hier (juive, chinoise) ont pratiquement disparu et ont été remplacées par celles d’aujourd’hui (latino-américaine, vietnamienne, maghrébine, haïtienne). Les Irlandais sont toujours présents mais parlent français et ne s’en portent pas plus mal, alors que les Hurons-Wendats tiennent bon depuis 400 ans. Mais voilà, je trouvais simplement dommage que tout un pan d’histoire de la Vieille Capitale ne soit réduit qu’à un édifice si négligé. Un projet de rénovation pour les festivités de 2008, peut-être?
