Doublé brésilien au Palais Montcalm avec Vinicius Cantuária, Bina & Ehud

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Vinicius Cantuária

Les festivaliers de Québec ont eu l’honneur de découvrir deux formations brésiliennes – ou plutôt new-yorkaises – puisque c’est souvent dans cette ville que les artistes du cône sud s’établissent pour mener à bien leurs carrières internationales.

La première partie de ce programme double du Festival d’été a été assurée par le trio Bina & Ehud, qui nous a livré une « speed bossa » complètement psychotronique, dansante, et dans laquelle le mythique orgue Hammond B3 a été utilisé à profusion. Sans trop innover, les membres de cette formation ont su communiquer leur passion de la musique pop rétro à la foule qui en redemandait. Des succès intemporels comme la pièce Batucada Surgiu de Marcos Valle étaient entremêlés de quelques compositions originales. Leur album Samba de Gringo est à se procurer absolument, surtout si vous trippez sur la compilation Samba Soul 70s, ainsi que les classiques de Marcos Valle, Walter Wanderley et Airto Moreira.

La seconde partie fut assurée par Vinicius Cantuária et ses musiciens. Vinicius Cantuária fait partie des musiciens dont la carrière internationale a décollé sur le tard, alors que certaines des ses compositions ont été popularisées par des chanteurs beaucoup plus connus tels que Caetano Veloso.

Je dois dire que l’acoustique absolument excellente du Palais Montcalm a bien servi la virtuosité des cinq musiciens en présence, jouant tout en nuances et en douceur. La bossa nova somme toute très classique de Cantuária était agrémentée d’un ensemble étonnant de micro-percussions (telles que le triangle ou le caxixi) ainsi que d’échantillonnages. Si la qualité du son était au rendez-vous, on ne peut en dire autant du charisme, puisque Cantuária ne s’est exprimé que deux fois, pour présenter ses musiciens de manière très laconique. En fin de compte, on aurait dit une bande de fonctionnaires jouant sans aucune émotion – ou alors de musiciens dont le talent est mis en sourdine par un chef de bande trop dominant – ce qui a poussé quelques spectateurs vers la sortie.