Mahmoud Ahmed le magnifique

Mahmoud Ahmed est un titan, le plus grand des grands! J’ai découvert ses classiques il y a six ans grâce au disque qui lui a été consacré (Eré mela mela, paru en 2000 sur la fabuleuse collection Éthiopiques). Ça a été une petite révolution dans ma conception de la musique je dois vous avouer. Mais la musique éthiopienne était encore très underground et ne commençait qu’à refaire surface après quinze ans d’oubli. Je n’aurais jamais cru que je pourrais en voir le king ici même à Québec!
Hier après-midi, Mahmoud Ahmed était accompagné de deux saxophonistes, un batteur, un bassiste, un guitariste et un claviériste, pour un total de six musiciens. Arborant une mine grave et des lunettes fumées, ces derniers avaient l’air d’agents de la police secrète, et il y avait dans leur attitude un je-ne-sais-quoi qui rappelle le régime militaire qu’a connu leur pays d’origine jusqu’aux années 1990. Mais pour ce qui est de leur savoir-faire et de leur précision, chapeau! Pour sa part, Mahmoud chantait avec un sourire contagieux, en se décrochant les épaules à la manière traditionnelle.
Il est encore temps d’apprécier le talent de l’ambassadeur par excellence de la musique éthiopienne, puisque le crooner aux tempes grisonnantes donnera deux autres spectacles dans le cadre du Festival d’été de Québec, soit le lundi soir 9 juillet à 21h30 à Place d’Youville, et à 20h00 le mardi 10 juillet au Pigeonnier en première partie de Johnny Clegg.